Nouveaux algorithmes de reconstruction 3D
Gilles ANDRE1,
Samuel MERRAN 2,
Angel OSORIO 1

_______

LIMSI-CNRS (1)
BP 133
91403 – Orsay Cédex
E-mail : osorio@limsi.fr

FMP (2)
Département d’Imagerie Médicale
24, rue Saint-Victor
75005 – Paris
E-mail : Samuel.Merran@wanadoo.fr

Les travaux menés dans le cadre des activités de recherche en imagerie médicale du LIMSI, ont conduit à la réalisation d’un système informatique d’analyse et de traitement des données médicales avec inclusion d’un opérateur humain dans la boucle de traitement. Partant d’images DICOM, le système permet la génération assistée par ordinateur, à partir des choix du praticien, d’une forme volumique réelle.

Cette génération de représentations tridimensionnelles est actuellement assurée par deux types d’algorithmes de reconstruction 3d mettant en œuvre des techniques de segmentation de type frontière (i.e. : ” contours actifs “) et de type régions (i.e. : ” croissance de régions “).

Les techniques de segmentation citées visent à regrouper les éléments d’une image ayant une propriété commune (leur niveau de gris, leur appartenance à une frontière définie par un maximum local du gradient…).

La segmentation de type ” croissance de régions ” a pour objectif le regroupement des points adjacents de l’image qui possèdent un attribut scalaire ou vectoriel homogène. Elle recherche les zones homogènes en niveau de gris de l’image.

Cette méthode de segmentation conduit à isoler des régions homogènes dans le sens d’une propriété radiologique et conduit à une partition de l’image en régions connexes telles que leur union conduit à la reconstruction de l’image originale. Les voxels de l’image sont regroupés selon un double critère d’homogénéité et d’adjacence en s’appuyant sur une coopération de tous les points appartenant à une même région.

La méthode proposée donne des résultats radiologiquement acceptables pour des images complexes et des objets connexes de taille raisonnable (bronches, tronc portal, etc.). Pour des objets plus volumineux n’ayant pas pour principale caractéristique d’être homogènes en niveau de gris, la technique de segmentation par ” contours actifs ” est beaucoup plus adéquate (foie, poumons, rate, etc.).

La seule difficulté de cette technique de segmentation est d’estimer correctement la densité de l’image au voisinage du front de propagation de la propriété d’appartenance. L’algorithme proposé est basé sur la mise à jour continue des contraintes de propagation afin de permettre l’arrêt de l’évolution des frontières dans les limites souhaitées : si les conditions de propagation sont mal mises à jour, soit le volume reconstruit est plus petit que la forme à déterminer, soit le volume reconstruit déborde et se propage à la totalité de l’image.

L’algorithme de ” croissance de régions ” comporte les étapes suivantes:

    1. identification d’une région d’intérêt sur une coupe et sélection par l’utilisateur d’un voxel appartenant à l’objet à reconstruire. Le niveau de gris de ce voxel sert à définir la ” densité ” du volume à reconstruire ainsi que son critère d’appartenance,
    2. propagation horizontale de la propriété d’appartenance, calcul du gradient local, re-évaluation du critère d’appartenance. Les paramètres de cet algorithme sont mis à jour tout au long de l’exécution et permettent de reconstruire au mieux les formes tridimensionnelles.
    3. création d’un nouveau front de propagation, propagation verticale de la propriété d’appartenance,
    4. répétition des opérations 2 et 3 jusqu’à ce qu’aucune modification ne se produise plus.

La segmentation d’images radiologiques utilisant cette méthode de croissance de régions permet d’obtenir des résultats très acceptables en terme de précision. Cependant, comme toute technique de segmentation informatique, elle trouve ses limites en fonction des caractéristiques intrinsèques des formes reconstruites.

La méthode proposée doit être considérée comme complémentaire des méthodes du type ” contours actifs “. En effet, quand il s’agit de reconstruire des formes de petite taille (lésions, nodules, etc.) elle est rapide et non dépendante de l’opérateur. Dans le cas de volumes plus importants (poumons, foie) elle conduit à des temps de calcul supérieurs à ceux des autres méthodes.