Une mesure des Calculs Urinaires est-elle encore utile ?
Bertrand DORE
Les membres de la Lithiase de l’Association Française d’Urologie (C.L.A.F.U.)
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CHU de Poitiers
Service d’Urologie Pavillon Camille Guérin ” La Milétrie “
86021 – Poitiers
E-mail :
b.dore@chu-poitiers.fr

Les nouvelles techniques de traitement des calculs urinaires rendent possible la prise en compte données mesurables permettant une meilleure compréhension de la composition des calculs urinaires.

Dans la classification utilisable pour les calculs urinaires deux mesures manquent : le volume et la densité Hounsfield permettant de prévoir la possible nature chimique des calculs.

Le comité lithiase de l’AFU ( C.L.A.F.U.) avait proposé une fiche d’analyse la plus simple et la plus descriptive possible pour tenter de définir tous les types de calculs du haut appareil urinaire (figure 1) en tenant compte de la Topographie, de la Nature et des Mesures des pierres rencontrées en clinique courante.

Le premier avantage escompté de cette classification TNM est d’utiliser la simple radiographie de l’abdomen sans préparation qui reste encore actuellement, avec l’échographie réno-urétéro- vésicale, l’examen de référence le moins coûteux recommandé de première intention dans l’évaluation d’une colique néphrétique par la conférence de consensus de 1999.

Cependant, cette classification présente encore des difficultés d’exploitation :

    • elle implique la réalisation d’une urographie intraveineuse que beaucoup contestent à cause de son risque allergique même si elle irradie moins que le scanner hélicoïdal sans injection qui devient de plus en plus l’examen utile dans l’exploration de la colique néphrétique,
    • surtout cette classification est de fiabilité aléatoire en cas de calculs complexes ou coralliformes.

La diffusion des techniques modernes d’imagerie, notamment la tomodensitométrie hélicoïdale 3D sans et avec injection, permettra d’apporter un outil de mesure simple, rapide, fiable et reproductible d’un centre à l’autre pour tous les calculs urinaires mêmes complexes. Ainsi deux mesures pourraient être réalisées au cours d’un scanner hélicoïdal dans l’exploration en urgence d’une colique néphrétique :

    1. la mesure du volume des calculs devrait être une donnée à part entière dans un compte rendu radiologique tomodensitométrique,
    2. la mesure de la densité Hounsfield (UH) de chaque calcul.

Ainsi une corrélation entre les résultats spectro photométriques infra rouge de la composition des calculs extraits ou éliminés spontanément et les données tomodenditométriques mesurées (UH), pourrait aboutir à prévoir la composition chique des calculs dont la résistance aux ondes de choc expliquent en partie les variations de fragmentation par lithotritie extra corporelle. Cela faciliterait la sélection des calculs pour en proposer la meilleure technique de traitement (LEC ou chirurgie per cutanée) en fonction de leur topographie intra-cavitaire, de leur nature chimique et des différentes mesures ainsi faites en urgence sans qu’aucune injection d’iode n’ait été nécessaire.

En conclusion : L’apport des techniques modernes d’imagerie comme la tomodensitométrie hélicoïdale sans injection dans l’exploration en urgence de la colique néphrétique permet de faire un diagnostique spécifique étiologique précis. En cas de calcul, la classification selon sa topographie, sa nature chimique éventuelle et les mesures de son volume devrait permettre de mieux prendre en charge les malades par une technique extra ou endo urologique adaptée d’emblée.