Mesure du volume des métastases hépatiques à partir de données IRM
Angel OSORIO |
Vincent SERVOIS |
Les métastases hépatiques (MH) représentent la tumeur maligne du foie la plus fréquente.
Pour la plupart des patients, lutilisation de nouvelles drogues de chimiothérapie a permis daugmenter la médiane de survie dans des conditions de vie satisfaisantes malgré une maladie métastatique avancée.
Le suivi de ces patients traités par chimiothérapie se fait essentiellement par limagerie. Pour des raisons de reproductibilité, la tomodensitométrie constitue la méthode dimagerie de référence dans lévaluation sous traitement des MH. Cette évaluation repose sur les critères OMS qui vont permettre de classer la réponse thérapeutique en fonction du pourcentage de variation des mesures des lésions tumorales. Les mesures bi-dimensionnelles réalisées au niveau de 2 à 3 lésions prises comme cibles correspondent à la multiplication des deux plus grands diamètres perpendiculaires et ne correspondent en rien à la mesure exacte du volume tumoral. Ces mesures sont entachées dun certain nombre dapproximations dans le recueil des dimensions élémentaires (variabilité intra et inter-observateur), dans la prise en compte de la forme variable des lésions (lésions infiltrantes ) et dans le choix arbitraire et peu exhaustif que constitue la détermination de lésions cibles (nécrose, réponse dissociée ). Lautomatisation de la mesure du volume des lésions paraît souhaitable et ce dautant quelle est techniquement possible et que les protocoles thérapeutiques supportés par les laboratoires pharmaceutiques demandent des niveaux de précision sur les variations de volume des lésions qui séloignent de plus en plus des critères OMS, qui sont dailleurs en voie de révision.
Dans labsolu, le radiologue devrait donc disposer dune méthode automatique, rapide et fiable de la mesure du volume des lésions tumorales. La tomodensitométrie, jusque là méthode de référence, est-elle dans ce contexte la meilleure méthode dimagerie ?
En matière de MH, la TDM souffre dun certain nombre de limites. Les métastases sont des lésions dun extrême polymorphisme en fonction du type de la tumeur primitive et de leur mode de vascularisation. La vascularisation de certaines métastases, essentiellement périphérique, fait quil existe parfois une sous estimation de la taille réelle des lésions après injection de produit de contraste iodé (PDC) comme la bien montré une récente étude sur les métastases de cancer du colon. A contrario, la détection de certaines lésions, notamment de petite taille, est parfois difficile sur des coupes réalisées sans injection de PDC. Les traitements de chimiothérapie induisent fréquemment une stéatose hépatique (surcharge lipidique des hépatocytes) qui rendent parfois difficile la distinction entre les lésions métastatiques et des îlots de parenchyme hépatique épargnés par la stéatose qui peuvent avoir la même densité. LIRM, technique dimagerie non irradiante, apparaît comme une méthode alternative intéressante car cest celle qui offre le contraste spontané (sans injection de PDC) le plus important entre les lésions et le foie sain, quelle est peu sensible à la stéatose et quelle apparaît plus spécifique que la TDM dans le diagnostic différentiel entre les lésions bénignes (kyste et angiome) et les lésions malignes, notamment de petite taille. Les progrès techniques réalisés ces dernières années permettent maintenant dobtenir des coupes en apnée couvrant lensemble du parenchyme hépatique en séquence pondérée en T1 et également en T2, pondération qui offre le contraste le plus important entre le foie et les lésions. Lépaisseur des coupes en IRM reste encore importante et des séquences dacquisition tri-dimensionnelle du foie en IRM sont encore à établir. Néanmoins, nous avons entrepris une étude de faisabilité de la mesure du volume des MH en IRM sur les séquences conventionnelles actuellement disponibles.