Simulateurs d’échographies
Michel CLAUDON
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CHU de Nancy
Service de Radiologie
Hôpital Brabois
Allée du Morvan
54511 – Nancy
E.mail : Michel.Claudon@wanadoo.fr

Chaque année, plus de vingt mille examens d’échographie sont pratiqués en France. Ce succès est le reflet d’une technique dynamique, temps réel, non irradiante, qui connaît d’incessants développements depuis de nombreuses années : techniques Doppler, sondes endocavitaires et transoesophagienne, guidage de biopsies percutanées, agents de contraste,… Elle est placée en première ligne dans le diagnostic de multiples affections. Toutefois sa qualité dépend des performances de la machine, et de la compétence de l’opérateur. Les erreurs de diagnostic ont fait l’objet d’une large médiatisation en foetologie, et un recours à des sites experts est souhaité dans les cas difficiles.

L’apprentissage de la technique, du positionnement de la sonde, de la représentation spatiale des organes et de la topographie des lésions est long, fonction de l’accès aux malades, du hasard des pathologies rencontrées, et de la disponibilité des enseignants.

L’utilisation de simulateurs d’échographie apparaît une solution intéressante à ces problèmes, permettant la pratique dans des conditions fictives, mais assez proches de la réalité, facilement répétables.

Le principe général associe une acquisition simultanée des images issues de l’échographe et de la localisation spatiale de la sonde, la reconstruction d’un volume 3D, le transfert de ce volume 3D vers un autre site, puis la manipulation du volume 3D pour la reconstruction de nouveaux plans de projection par un autre opérateur grâce à une sonde virtuelle.

Deux applications sont décrites. Sur le versant éducation, la société Medsim (Israel) développe depuis 1994 un système Ultrasim, permettant d’étudier de nombreux organes, disposant de pseudosondes endovaginale et transoesophagienne, de modes Doppler , de kit de ponction ; une banque importante de cas normaux ou pathologiques est disponible sur CD Roms. La société IODP (Paris) s’est orientée vers le diagnostic à distance, avec dialogue simultané client-serveur possible par visioconférence, et télémanipulation à distance de sonde échographique ; la banque de cas cliniques peut être enrichie par chaque utilisateur.

Enfin, ces simulateurs pourraient mettre en place des épreuves de contrôle de connaissance pratique réalisées dans des conditions correctes et égales entre candidats, ainsi que l’a montré une expérience pilote menée dans le cadre du DIU d’échographie générale en France en 1997.