L’expérience de l’hôpital Saint-Michel
JL Lasry, B Sambor, L Turpyn, M Marotel, I Abols, P Koïfman, I Cocheteau, F Douaud
Hôpital Saint-Michel

33, rue Olivier de Serres
75015 – Paris
E-mail :  Boris.Sambor@wanadoo.fr

Le développement fulgurant de l’informatique a fait évoluer la radiologie d’une forme analogique vers une forme numérique, avec une qualité d’image maintenant admise par le Corps Médical, permettant d’envisager la lecture et l’archivage de l’image sur un autre support que le film. L’hôpital St-Michel est devenu site pilote pour l’évaluation médicale de cette ” radiologie en réseau “.

Genèse du projet :

En 1983 participation de l’hôpital St-Michel à l’étude d’un mini-PACS, permettant d’effectuer une recherche théorique importante, tant sur le plan quantitatif (étude de flux d’images et des besoins par service) que qualitatif, notamment en radiologie conventionnelle. En 1986 engagement dans la création d’un réseau voix/données/images, en tant que membre fondateur de l’ADRIH (Association pour le Développement des Réseaux Informatiques Hospitaliers) aux côtés de six autres établissements.

Premiers objectifs du réseau :

  • Mise à disposition rapide de l’image et de son compte rendu dans tous les services, les consultations, les urgences etc.
  • Accès rapide aux images d’un patient en cours d’hospitalisation puis pendant une année.
  • Optimisation de la gestion des collections d’images et réalisation de dossiers multi-modalités.
  • Accès simultané depuis différents sites aux images et aux comptes-rendus à partir des consoles déportées.
  • Amélioration de l’activité interne du département grâce au système d’information radiologique:
      • Création et mise à jour du dossier du patient
      • Rendez-vous,
      • Interprétation transmise à tous les postes de secrétariat à partir d’un serveur vocal
      • Accès aux comptes rendus écrits stockés en ligne pendant cinq ans.
  • Diminution du nombre de films par examen et des films refaits,
  • Gain de surface de l’archivage,
  • Sécurité de conservation des dossiers et confidentialité.

Buts ultimes :

Suppression du film avec dossier radiologique entièrement numérisé et partagé s’incluant dans le futur dossier médical électronique du patient. Amélioration de la qualité de prise en charge des malades (rapidité, partage d’information et communication entre équipes médicales). Diminution des durées et des coûts de séjour à l’hôpital.

Principales étapes :

Juin 1996 à juin 1998 :  Connexion de toutes les modalités de marques différentes en réseau. Intégration des données administratives du patient aux images.

Sept 1998/mars 1999 :  Routage automatique des images et des comptes rendus vers les listes d’utilisateurs des services cliniques de l’hôpital. Mise à disposition des images associées au compte rendus par connexion intranet des services cliniques

Avril 2000 :  Mise à la disposition des prescripteurs externes du dossier radiologique de leurs patients par connexion extranet .

Premiers enseignements :

Le succès d’un tel projet ne dépend pas uniquement de la technologie. Sans acteurs motivés et étroitement assisté techniquement, celui-ci n’a aucune chance d’aboutir. Une formation spécifique à chaque catégorie de personnel a été réalisée tant sur le plan informatique que sur les nouveaux produits utilisés, car cette mise en œuvre a profondément bouleversé le fonctionnement du département d’imagerie médicale et les conditions de collaboration avec les différents services cliniques de l’hôpital. Ses premiers apports sont cependant manifestes : gestion facilitée des dossiers administratifs et radiologiques des patients, validation par les radiologues, de l’image numérique et de son interprétation sur écran, acceptation de cette technologie par le Corps Médical, rapidité d’accès pour les services cliniques à l’image radiologique “partagée”, au compte-rendu associé aux documents archivés.

En contre-partie, cette réalisation a fait naître une dépendance vis-à-vis d’un système entièrement informatisé, ce qui nous exposerait en cas de panne à une paralysie plus ou moins complète, si on ne disposait pas d’un fonctionnement en mode dégradé permettant d’assurer un service minimum.

Conclusion :

La ” jeunesse ” de notre démarche suppose une évaluation dans laquelle l’hôpital Saint-Michel s’est résolument engagé avec l’aide de l’ANVAR et la collaboration active de ses partenaires industriels. Bien que cette mise en place ait nécessité d’importants efforts de la part de tout le personnel de l’hôpital, les premiers résultats ont été appréciés très positivement et l’extension du réseau à son environnement est en cours. La suppression prochaine du film, la conception nouvelle de l’archivage et la place du dossier radiologique dans le dossier électronique du patient, sont les objectifs actuels de l’hôpital Saint-Michel qui apporte ainsi sa contribution à l’évolution du système de santé, l’image radiologique et sa communication ayant leur part dans l’amélioration de la qualité des soins.